Portrait d'une femme âgée, illustrant la richesse des histoires de vie et l'importance de chaque récit, même ordinaire.

« J’ai eu une vie lambda »

Thierry Moncorger
C’est un sentiment, une objection classique. Le sentiment que notre vie n’a pas été trépidante, qu'elle a été, somme toute, classique, « lambda ». Intéressons-nous à l’étymologie de ce mot. La lettre lambda est la 11e lettre de l’alphabet grec. L’argot des grandes écoles, qui s’est ensuite diffusé à la langue française courante, en a fait un terme péjoratif, pour désigner l’ordinaire, par opposition à l’extraordinaire des premières lettres. D’abord, il s’agit de contester cette philosophie élitiste qui voudrait qu’il y ait des Alphas (souvent utilisé dans une vision masculiniste et patriarcale de la société), des Bêtas, et… des Lambdas.

Plutôt que de cette hiérarchisation archaïque, revenons-en aux fondamentaux de la République : nous sommes tous égaux. En démocratie, toutes les voix, au sens de votes, comptent de manière égale. En biographie, c’est la même chose : toutes les voix, au sens de récit, doivent être traitées avec le même respect. Il n’y a pas d’un côté, « les grands hommes » (et grandes femmes), les politiques, les sportifs, les entrepreneurs, les artistes, les journalistes… dont l’existence devrait être contée, narrée, romancée, flattée à l’infini, dans la lumière éternelle, et de l’autre, les gens ordinaires, la vie normale, qui serait indigne de récit et devrait rester dans l’ombre, le silence.

Nous sommes tous les héros et héroïnes de nos proches, les personnages des romans de la vie de notre famille, de nos amis. Il y a de l’héroïsme (au sens « acte d’un un courage exceptionnel », « grandeur d’âme ») dans nos actions et décisions du quotidien : se réconcilier d’une dispute, aller au travail chaque matin, lutter contre la maladie, aimer son prochain, déménager dans un endroit inconnu, vivre une rupture, dépasser ses complexes, construire une maison ou une famille, donner la vie. Aux yeux des enfants, les parents ou grands-parents sont parfois les véritables héros du monde réel.

Qu’est ce qui fait un bon roman, un bon récit ? Des personnages attachants, des péripéties, du suspense, des révélations, des sentiments, de l’identification… Chaque vie en regorge. Pour l’ami ou la nièce qui lit la biographie de son proche, on retrouve facilement ce cocktail. Le personnage est facilement attachant, puisqu’on le fréquente au quotidien ! Les péripéties, il nous les a racontés une fois lors d’un dîner, on les redécouvre avec saveur ! Le suspense et les révélations, c’est l’art de glisser dans le récit une anecdote que personne ne connaît ! Les sentiments et l’identification, c’est facile, le lecteur découvre l’expérience extraordinaire d’être le personnage d’un livre lu, sourires et larmes à l’œil garanti ! Le plaisir n’est-il pas plus grand qu’en lisant une énième histoire de dragons, de crimes mystérieux ou de romance ?

Et au pire, si votre vie était vraiment trop « lambda », alors rajoutez y un peu de fantaisie : glissez un dragon ou une romance dans votre livre (pas de crime s’il vous plaît, Elefantia ne cautionne pas !) !

Alors lancez-vous, Elefantia écrit pour vous !
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