La raison pour laquelle les femmes écrivent

La raison pour laquelle les femmes écrivent

Les femmes n’écrivent (peut-être) pas pour les mêmes raisons que les hommes. Et la vraie raison n’est pas celle qu’on imagine.

Côté femmes, l’écriture surgit comme une renaissance. Mettre des mots pour extérioriser, pacifier, et surtout prévenir. Beaucoup écrivent à “celle que j’étais” — ou à leur fille, cette version d’elles au futur. Le récit devient un geste de soin : comprendre, cicatriser, transmettre des garde-fous.

Côté hommes, l’impulsion vient plus tard. On veut faire le point, tracer un itinéraire, montrer les jalons. Parler aux générations suivantes pour laisser une trace utile, s’inscrire dans la continuité d’une vie d’action. Motivation, repères, enseignements tirés d’un parcours.

Le cœur des récits change alors de place. Chez beaucoup de femmes : catharsis et prévention. Chez beaucoup d’hommes : inspiration et motivation. L’une écrit pour libérer ce qui était enfoui et éviter qu’une autre traverse la même nuit. L’autre pour cartographier le chemin et donner une boussole.

Le moment compte. J’observe chez des mères — souvent de filles — un déclic : il devient impératif de sortir ce qui était tu. Chez des hommes, le déclic arrive quand la carrière s’achève, comme un atterrissage d’une vie d’action.

Chez Elefantia, ce persona féminin on le constate plus jeune, dès 35-45 ans. Un âge charnière où l’on choisit d’écrire pour dire, prévenir, transmettre autrement. L’écriture devient un geste de renaissance ou protecteur, plus qu’un bilan de vie.

Sans enfermer qui que ce soit, entre hommes et femmes, on entre juste par des portes différentes. Proposer d’écrire, c’est aider chacun à trouver sa porte d’accès : la lettre à soi, le micro qui libère, ou la transmission qui inspire.

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