Témoignage de Maryline Lorne

Témoignage de Maryline Lorne

Thérésa Bolivard, Elefantia : Pour commencer, pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre livre et la genèse de ce projet ?

Maryline Lorne : Mon livre s’intitule « Hier, Aujourd’hui, mais pas « deux mains.»
Sa rédaction a vraiment débuté après un événement marquant : j’ai malheureusement perdu mes deux parents à seulement quatre mois d’intervalle, il y a un peu plus de deux ans. Ce choc a réveillé en moi l’envie de laisser une trace.
J’avais déjà gardé des bribes d’idées ou d’histoires sur des papiers épars, mais je n’étais jamais allée au bout de la démarche. « J’ai donc décidé d’arrêter d’hésiter et d’y aller !» Puis, en rangeant les affaires de ma mère, je suis tombée sur un cahier dans lequel elle relatait des moments de sa vie. Elle n’a pas pu l’achever, et ça m’a beaucoup touchée. Je me suis dit : « Ma mère n’a pas eu cette chance d’aller jusqu’au bout, alors je veux, moi, transmettre quelque chose de plus abouti à mes enfants, mes petits-enfants et à mon mari. »
Par ailleurs, j’ai moi-même vécu un accident quand j’étais très jeune : j’avais 20 mois et j’ai perdu l’usage de mon bras droit. Ça a évidemment marqué ma vie et mon entourage, en particulier dans mon petit village où l’on se connaît tous. Mon histoire personnelle, donc, s’est retrouvée au cœur de ce livre, et je trouvais essentiel d’en conserver une trace écrite, plus longue qu’un simple journal.

T.B : Quel a été l’élément déclencheur qui vous a amenée à Elefantia et qu’est-ce qui vous a motivée à franchir le pas ?
M.L : Le déclic est vraiment venu de façon surprenante. Après avoir découvert le cahier de ma mère, j’ai ressenti ce désir pressant de ne plus laisser traîner mes propres notes.
C’était un vendredi ; je me souviens très bien être tombée sur une publicité d’Elefantia qui m’a tout de suite interpellée. J’ai trouvé leur site assez chaleureux et sérieux. J’ai regardé qui étaient les fondateurs, j’ai cherché à en savoir plus pour être sûre de ne pas tomber sur quelque chose de peu fiable. Finalement, tout m’a semblé honnête, simple à utiliser, et surtout fait pour des personnes comme moi qui souhaitent préserver leurs souvenirs, leurs pensées. J’ai donc décidé d’arrêter d’hésiter et d’y aller ! Je me suis dit : « Même si je ne suis pas une grande romancière, j’ai quelque chose à raconter. » Et si ça peut laisser une trace pour mes proches et les générations à venir, alors autant me lancer.

T.B : Comment avez-vous utilisé Elefantia pour mener à bien ce projet ? Et tout s’est-il bien passé ?

M.L : Honnêtement, ça s’est très bien passé. La plateforme est conçue pour guider l’utilisateur pas à pas. Par exemple, j’ai pu créer mes chapitres un à un : certains étaient dictés par les questions qu’Elefantia me proposait, d’autres provenaient directement de mes propres notes.
J’ai parfois répondu de façon orale, un peu comme si je discutais toute seule face à mon écran. À d’autres moments, je copiais-collais des bouts de texte déjà préparés dans mon ordinateur.
Ce qui est appréciable, c’est qu’on n’est pas obligé de répondre à toutes les questions. Si j’avais déjà traité un sujet, je sautais la question suivante et je me concentrais sur le point suivant. Ça évite les redites ou les longueurs.
Ensuite, Elefantia réorganisait le tout et me proposait un texte rédigé que je pouvais encore ajuster.
Le seul petit reproche que j’avais au début, c’était de ne pas pouvoir changer l’ordre des chapitres facilement. J’avais créé mes chapitres un peu au fil de mes idées, sans respecter un ordre chronologique. Ensuite, je me suis dit
« Mince, j’aurais bien aimé pouvoir reclasser tout ça ». D’après ce qu’on m’a expliqué, c’est désormais possible. À part ça, je n’ai pas eu de difficulté majeure.

T.B : Qu’avez-vous ressenti quand vous avez reçu et tenu en main votre livre, dont 60 exemplaires ?

M.L : Au début, je ne pensais en imprimer que quatre, juste pour la famille proche. Mais après avoir discuté avec Guillaume et Julie (de l’équipe d’Elefantia), je me suis dit que quatre exemplaires, ce n’était pas beaucoup. Finalement, on s’est mis d’accord sur 60, ce qui me permettait de diffuser mon livre un peu plus largement, par exemple à des amis, des cousins éloignés, ou même des voisins. Le jour où j’ai reçu les cartons, j’ai eu une réaction étrange. Je m’attendais à être surexcitée, à les ouvrir immédiatement pour voir mes livres. Mais j’ai eu un moment d’appréhension : j’ai posé les cartons dans le salon et je me suis dit « Je n’ose pas ! ».
Mon mari m’a demandé « Tu ne les déballes pas ? ». J’avais comme un trac, je crois. Comme si je m’apprêtais à découvrir « mon bébé ». Quand je me suis enfin décidée, j’ai éprouvé un profond soulagement mêlé à de la fierté. Voir son nom sur la couverture, toucher ce livre fini, c’était émouvant. J’ai réalisé que ce n’était pas seulement la fin d’un projet, mais peut-être le début d’autre chose : plus de partages avec ma famille, plus de questions auxquelles je répondrais plus sereinement.T.B : Selon vous, quelles sont les vertus d’écrire et de partager son histoire ?
M.B : Je crois que c’est d’abord un formidable exutoire, un moyen de sortir tout ce qu’on a sur le cœur. Ça m’a permis de raconter mon enfance et l’accident qui m’a coûté l’usage de mon bras, de parler de la douleur de perdre ses parents, de mes conflits familiaux... Mais aussi de mettre en avant tout ce qui a de la valeur pour moi : mon mari, mes enfants, mes petits-enfants, ma réussite professionnelle malgré les épreuves.
Ensuite, ça crée un héritage très concret pour les générations suivantes. Je dis souvent que ce n’est pas un héritage financier, mais quelque chose de bien plus sentimental, qui pourra perdurer longtemps..
Avec ce livre, chacun chacun peut découvrir la personne que je suis vraiment. D’ailleurs, certains membres de ma famille un peu éloignés, ou des amis perdus de vue, m’ont recontactée après avoir lu mon livre ou après avoir vu l’article dans la presse locale. Ils m’ont dit « On ne te connaissait pas aussi bien que ça ». Ça permet de se rapprocher, de briser la glace. Ça m’a même fait retrouver des amis d’enfance.

T.B: Que conseilleriez-vous à ceux qui hésitent à se lancer dans l’écriture de leur histoire ?

M.L : Je leur dirais qu’il n’y a aucune vie banale. Chaque histoire a ses hauts, ses bas, et c’est toujours intéressant. Même si on pense « Je ne sais pas écrire », ça ne doit pas être un frein. Elefantia, par exemple, facilite vraiment la tâche. On peut parler, coller ses textes, sauter des questions...
On a le droit d’être libre et créatif. Et puis, c’est un héritage inestimable.
À travers mon livre, je sais qu’un peu de moi va continuer d’exister pour mes enfants et mes petits-enfants, qui trouveront dans ces pages des confidences, des anecdotes et même mes dernières volontés. Je dis souvent qu’il n’y a rien de plus beau qu’une trace écrite. Donc mon conseil, c’est : « N’hésitez pas trop longtemps ! Vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. »
C’est un investissement qui vaut bien plus que le prix qu’on met dedans. Et puis, vous pourriez être surpris par la façon dont les gens vont accueillir votre témoignage.

T.B : Y a-t-il une chose que vous aimeriez voir évoluer chez Elefantia ?

M.L : Ma petite suggestion initiale était de pouvoir réordonner facilement les chapitres, ce qui, on me l’a confirmé, est déjà en cours ou disponible. Sinon, j’ai constaté qu’on peut désormais ajouter des photos, ce qui est génial. J’ai trouvé l’équipe formidable, humaine : je ne me suis jamais sentie face à une machine. Pour moi, c’est important de sentir qu’il y a un vrai échange, que le site n’est pas juste une plateforme automatique. En un mois, j’ai pu finaliser la rédaction de mon livre. Guillaume et Julie m’ont aussi beaucoup aidée à définir le nombre d’exemplaires et à obtenir un devis d’impression adapté. Alors, honnêtement, je dirais à Elefantia : continuez sur cette lancée !

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